Architecture Suisse

Reconversion de ruraux et construction d'habitations individuelles dans le prolongement d'un village

Typologie
AI2
Ort
1295 Tannay, VD
Architekturbüro
GRC Groupe de Recherche pour la Construction, Vincent Mangeat
Bauingenieubüro
Eric Grossenbacher, Jean-François Cevey
Projekt
1975 — 1976
Ausführung
1976 — 1979

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Reconversion de ruraux et construction d’habitations individuelles dans le prolongement d’un village 1295 Tannay / VD Architecte

Vincent Mangeai architecte EPFL-SIA du GRC (Groupe de recherche pour la construction) 1260 Nyon Tél. (022) 61 70 22-23

Programme Pour cet ensemble de constructions, réalisé volontairement hors des circuits traditionnels de la «promotion», la maî­ trise du problème impose tout d’abord et prioritairement à l’architecte la mise en place de dispositions assurant le contrô­ le du sol, promesse de vente et d'achat avec le propriétaire et convention fixant les conditions générales du projet enten­ du dans son acception la plus large. C’est ensuite la définition d’objectifs selon lesquels il est posé que le concept général «d'ensemble d'habitations» passe nécessairement par la définition de règles limitatives à un individualisme exaspéré et cela comme attitude critique par rapport au support réglementaire (zone de villas) dans lequel le projet s’inscrit en partie. On simulera donc les conditions d’une sorte de «plan de quar­ tier» ou plan d’aménagement dont la caractéristique majeure est de mettre en évidence la notion de maîtrise des rap­ ports de voisinage (rapports et rela­ tions). Cette notion spécifique de l’ensemble est bien entendu irréalisable dans la «zone de villas» puisqu’il ne peut y avoir de tout par simple juxtaposi­ tion d’éléments (somme des parties) et que c’est par définition le lieu de cette contradiction fondamentale selon laquelle «on y contrôle tout en étant complètement contrôlé». Ici, le «mur épais», niches opaques protectrices, est posé comme moyen architectural signifi­ catif de la protection et du contrôle des rapports de voisinage. Le mur ouvert qui lui est opposé en révèle les potentialités. Les ruraux reconvertis sont implantés sur la frange extrême de la «zone vil­ lage» limite à la «zone de villas» dont il est question ci-dessus. Le modèle typo­ logique est celui de l’organisation laté­ rale tripartite, habitation (A), grange (B), écurie (C), pour le cas complètement développé (A-B-C). Selon les situations, on a des exemples partiels (B-C). Le concept général pourrait se résumer de la manière suivante: - Unité de lieu et d’intention contre dis­ continuité «réglementaire». - Maîtrise des rapports de voisinage (proximités contrôlées) comme démonstration et exploitation des pos­ sibilités originales de l’ensemble d'habitations. - Compréhension extensive de la prise de rôle de l’architecte (initiative du pro­ jet et maîtrise du sol) comme respon­ sabilité majeure et imprescriptible. - Continuité des dispositifs bâtis (struc­ ture) et des matériaux comme expres­ sion d’une certaine forme de pérénité et sans préoccupation «d'intégration» au sens généralement admis de mimétisme rural dans ce cas-là. La référence constante à ces quelques repères théoriques devrait apporter dans les réponses architecturales qui leur sont associées une contribution à la criti­ que du «débitage», morceau par morceau, parcelle par parcelle, du sol et la démonstration que le meilleur règle­ ment de police des constructions n'y peut mais. 43.26

Problèmes particuliers Quatre ruraux reconvertis cinq habitations individuelles sur le même site, sur le même thème. Sur le même site parce que c'est l’extré­ mité d'un village de La Côte vaudoise entre lac et Jura - on voit le lac et le Jura presque d’un même regard. Les ruraux reconvertis forment l’extrémité du village, ils appartiennent à l’ordre contigu et à l’ordre dispersé. C'est en cela qu’ils amènent, morphologiquement, comme une situation privilégiée de continuité capable de tempérer une disposition réglementaire qui impose, au-delà du vil­ lage, l’ordre dispersé pour les habita­ tions individuelles. Sur le même thème parce qu'il s'agit là d’expérimenter toute une série de réfé­ rences au contexte bâti, sur le thème de la continuité, des passages «en dou­ ceur», des interprétations, des réinven­ tions, des citations, etc., sur la frontière périlleuse de l’ambiguïté - du sentimen­ talisme peut-être! On reconnaîtra dans les formes et les espaces certains traits familiers avec lesquels on a noué des rapports d’usage. Pour les ruraux, il s'agit de les reconver­ tir en investissant les espaces sans qu'ils soient contredits dans leur définition morphologique - ce qui est grand et haut accueille un certain type d'occupation, ce qui est replié et bas accueille, etc., etc., sans bouleversement fondamental c’est la garantie que l’enveloppe (la faça­ de) garde une solide adéquation au contenu (contenant - contenu).

Caractéristiques Surface totale brute du terrain env. Surface terrain (lots 2-S-6-7-8-9) env. Surface inconstructible (zone verte) env. Surface moyenne du terrain par habitation env. (lots N°s 1-3-4 non compris)

1290 m3 SIA Fr. 309m3 SIA 1977 Surface brute de planchers 325 m2 Ruraux (exemple lot 1) Cube SIA Prix moyen au m3 SIA

Reconversion de ruraux et construction d’habitations individuelles dans le prolonge­ ment d’un village 1295 Tannay / VD

Construction Travées porteuses et «mur épais» en maçonnerie crépie (mortier bâtard chaux-ciment, tiré à la truelle). Planchers en bois, soit: solivage sur filiè­ res langeantes à la maçonnerie et posées sur des consoles. Couverture: tuiles plates. Remplissage façades sous avant-toits en pans de bois. Bibliographie AS Architecture suisse N° 43 / Septembre 1980

Détails du lot N° 4 (Maison Mangeat) Plan au niveau du sol, verger, potager, serre. Détail vitrage sur lieu de repas, soit pan de verre plaqué et boulonné sur cadre fixe en bois. Goulot de fontaine.