English version below
Thomas Flechtner est probablement l’un des plus importants photographes suisses. Né à Winterthour en 1961, il a étudié à l’École de photographie de Vevey. Il a reçu de nombreux prix depuis 1988 (dont le prix European Kodak, Arles, 1989). Snow est sans doute sa série de photographies la plus célèbre, celle qui lui vaut une renommée internationale. Ses oeuvres sont présentes dans plusieurs collections internationales, dont la Guggenheim Museum Collection à New York, le Kunsthaus de Zurich, le Fotomuseum à Winterthour. Nous présentons aujourd’hui un extrait de son premier voyage – en Inde, à Chandigarh.
Entre 1989 et 1990, fraîchement sorti de l’École de photographie de Vevey, Thomas Flechtner reçoit son premier mandat. Le directeur du musée de l’Élysée, Charles-Henri Favrod (fondateur du musée en 1985 et directeur jusqu’en 1995), lui commissionne un travail sur l’Inde et plus particulièrement sur Chandigarh.
Thomas Flechtner a un fort intérêt personnel pour l’Inde, qu’il décrit aujourd’hui comme fascinante, et il décide d’accepter le projet. Il s’envole avec sa chambre photographique Sinar, qu’il ne quittera plus jamais.
Un premier voyage de quatre mois dans des conditions difficiles, un soleil intense, une chaleur suffocante. Sous 45°C, sous sa chambre photographique, à observer patiemment, en solitaire, et attendre le bon moment.
Le photographe et son grand trépied attirent les regards, qui l’observent avec une curiosité amusée. Thomas me confie par téléphone une anecdote. Durant toute son aventure, il lui a été impossible de développer ses images ! En effet, aucun laboratoire ne peut faire le travail. Thomas passe donc tout son voyage sans la moindre vue du résultat. L’art de la patience du temps renforce celle du photographe. Dans notre époque de l’instantané, c’est incroyable et impensable.
Un deuxième voyage, plus court, deux mois, cette fois-ci en pleine mousson. Il testera les limites du matériel entre humidité et pluies constantes. Un voyage que Thomas Flechtner a préféré pour ses conditions de luminosité – plus douce, plus mélancolique. Le résultat : une série de 36 images qui capturent l’architecture sans la présence de l’Homme. De manière discrète, silencieuse et réfléchie. Un reflet de l’artiste.
Thomas Flechtner is arguably one of the most important Swiss photographers. He was born in Wintherthur in 1961 and studied at the École de photographie de Vevey.
Since 1988 he has been awarded a number of prizes (including the European Kodak Prize, Arles, 1989).
Snow is certainly his most famous series of photographs, which brought him international fame. His works are represented in several international collections, including the Guggenheim Museum Collection in New York, the Kunsthaus Zürich and the Fotomuseum in Winterthur.
Today we present an excerpt from his first trip to India, Chandigarh to be precise.
Fresh out of photography school in Vevey between 1989 and 1990, Thomas Flechtner received his first assignment. The director of the Musée de l’Elysée Charles-Henri Favrod (founder of the museum in 1985 and director until 1995) asked him to do a work on India, with a focus on Chandigarh.
Thomas Flechtner pursued a strong personal interest in India, which he nowadays describes as a real fascination. He decided to accept the project and flew to India with his Sinar photo camera, which he should never travel without again.
An initial four-month journey begins under challenging conditions, intense sunlight and stifling heat. At 45 degrees below his chamber, he patiently observes, alone, waiting for the right moment.
The photographer and his large tripod catch the eye of those who watch him with amused curiosity. Thomas tells me an anecdote over the phone. During his entire adventure, he is unable to develop his pictures because no lab can do the work. So Thomas spends his entire trip without the slightest prospect of a result. The art of the patience of time reinforces the photographers’ patience. In our age of instant capture and results, such a feat seems beyond imagination and possibility.
A second, shorter trip of two months is to follow, this time in the monsoon season. Here he will test the limits of the equipment against humidity and continuous rain. Indeed, it is a trip that Thomas Flechtner prefers because of the light conditions – the shots are softer, more melancholic. The result is a series of 36 images that capture the architecture without the presence of humans – in a discreet, quiet and thoughtful way. A mirror image of the artist.