concepts les plus divers ont empêché jusqu'à ce jour la mise en application d'une solution adéquate. Et l'on n'ose même pas espérer qu'une réussite tardive, si elle se présente, recueille une ovation générale. Le seul espoir qui-nous soit permis est celui de l'attrait que ne manquera pas d'exercer notre ville, harcelée par la circulation aujourd'hui, lorsque son contournement sera en service, que les problèmes de parcage, seront résolus et que les rues et les places, devenues piétonnes, pourront dévoiler toute leur beauté.
Réflexions à propos de «l'assainissement» des villes anciennes La structure de base des bâtiments des vieilles villes date en principe de l'époque de leur construction et compte donc entre 300. et 500 ans. Il en résulte que la plupart des constructions ont été plus ou moins modifiées. Aujourd'hui, la mode est à l'assainissement. A vrai dire, cela devrait signifier « rendre à nouveau salubre». Les maîtres d'ouvrages et les règlements de construction exigent souvent des mesures qui rendent ces anciennes constructions plus malades qu.e saines. Qu'y a-t-il en effet de sain dans une nouvelle construction, camouflée derrière une vieille façade mais qui, hormis ce seul masque, n'a plus rien de . commun avec le bâtiment d'origine? Il vaudrait donc mieux parler d'une «réanimation» que d'un assainissement. L'expression «faire revivre » serait beaucoup plus appropriée à ce travail que celle d’assainir. La réanimation implique tout d'abord une connaissance de l'organisme. Quelles sont les parties malades et les prothèses inadaptées? Quels éléments valent-ils la peine d'être conservés? Lesquels valent-ils la peine.d'être remplacés? Celui qui tendrement se soucie de conservation," ne manquera pas tôt ou tard de se laisser séduire par la contrefaçon. A l'extrême, ses produits ressembleront alors aux figures d’un musée de cire: imités avec adresse, mais bel et bien morts. Rénover une vieille ville pour la rendre vivante implique par conséquent et avant tout de savoir renoncer. Non pas aux installations sanitaires raisonnables ni aux mesures antibruit et antifeu, bien sûr. Mais très certainement à un bouleversement brutal de la structure porteuse, peut-être aussi à l'installation d'un ascenseur ou à une exploitation commerciale maximale. Il est également souhaitable de renoncer à l'utilisation de certains matériaux: ainsi le bois, l'argile, la pierre, les fibres naturelles et les enduits bâtards sont-ils toujours plus appropriés que les matières synthétiques et les métaux. Une poutraisön apparente bien conservée, qui n'est plus qu'un chemisage parce qu’elle est surmontée d'une dalle pleine, ne peut être qualifiée en effet que de mascarade. Lors de la transformation du bâtiment sis à la Rathausgasse, que la « population avait familièrement surnommé «le mouchoir étroit», nous nous sommes efforcés de conserver toutes les structures porteuses (murs en pierres brutes, planchers en poutres, constructions sur le toit). Seul un plancher intermédiaire a dû être remplacé par une dalle pleine pour que la hauteur de la pièce soit suffisante, compte tenu de fa différence de niveau disponible. Certaines poutraisons et constructions en bois ont dû être renforcées, afin de pouvoir supporter la charge de l'isolation contre le bruit posée àu grenier. Toutes les parois sans exception ont été recouvertes d'un enduit à la chaux. Les peintures datant du XVIIe siècle, qui ornaient les plafonds et les parois, ont pu être restaurées. Dans une vieille ville, la.rénovation d'anciens quartiers est l'une des tâches les plus intéressantes pour un architecte, à condition que les mandants fassent preuve de compréhension à l'égard de la « réanimation » ; les nouvelles constructions à réaliser sont, quant à elles, les travaux les plus passionnants. Mais loin d’être gratifiants, ils sont épineux et hasardeux. Preuve en est l'histoire du projet de bâtiment à la place Färber.
Cher Monsieur Krafft, Vous m’avez demandé de vous donner quelques avis «théoriques» sur le sujet des «transformations». Dans les lignes qui suivent, je vous fait part de'certaines réflexions qui m'ont été inspirées par les travaux effectués sur la maison d’Altenberg. Lors de la visite des lieux, nous nous sommes aperçus que la charpente du toit, datant.du XVIIe siècle, était une construction réalisée par des charpentiers hautement qualifiés et qu'elle était la partie du bâtiment la mieux conservée. Elle couvre une surface de 6 m x 12 m, sur un étage et demi, et repose sur des murs à colombage en charpente. Les parois intérieures ne sont pas porteuses. Au-dessus du soubassement, elles partagent la maison en trois zones orientées perpendiculairement à la direction du First. En façade sud, côté route, le toit est caractérisé par «l'arrondi» typiquement bernois. Exécuté probablement au siècle dernier à l'occasion d’une rénovation, un sgraffite aux motifs bucoliques orne la façade donnant sur la route.