Architecture Suisse

EDITO

Edito

314.jpg

" Villa nella Foresta" © Gaetano Boccia ( www.instagram.com/_pdda/ )


( Versão original abaixo )


Il y a près de 80 ans, l’architecture brésilienne a acquis une visibilité internationale grâce aux travaux d’un groupe de jeunes architectes de Rio de Janeiro. Oscar Niemeyer, son plus fameux représentant, alors âgé de 35 ans, a enseigné au monde entier que le béton armé pouvait produire des formes exubérantes, fluides et légères, comme en attestent l’église Saint-François d’Assise et la maison de danse de Pampulha. L’architecture de l’école « Carioca » se caractérise également par la création d’espaces de transition entre l’intérieur et l’extérieur, en récupérant des éléments de la tradition architecturale brésilienne, comme les balcons des maisons rurales et les balcons des sobrados (1) urbains. Le chapiteau de la «Casa de Baile da Pampulha» et les pilotis du bâtiment du ministère de l’Éducation et de la Santé ainsi que du Musée d’art moderne de Rio de Janeiro sont des exemples de ces espaces. Confrontés au climat tropical humide des villes côtières du pays, les architectes cariocas ont développé ou réinterprété, à partir de la tradition de la construction brésilienne, une série d’éléments visant à contrôler l’incidence directe du soleil, tels que les brise-soleils, les cobogós (2) et les treliças (3). L’architecture brésilienne moderne a donc commencé à constituer une nouvelle tradition, qui allait influencer non seulement la production brésilienne, mais aussi celle du monde entier. L’utilisation du béton armé comme solution structurelle continuera à caractériser l’architecture brésilienne dans les décennies suivantes, en supposant, à partir des années 1950, une expression architecturale plus radicale par l’utilisation du béton apparent. C’est l’école brutaliste des architectes de São Paulo tels que Vilanova Artigas, Lina Bo Bardi et Paulo Mendes da Rocha.

Pour illustrer la production architecturale contemporaine brésilienne, pour ce numéro de la série de voyage d’architectes de AS «Diario», nous avons sélectionné six projets inaugurés au cours des six dernières années par de jeunes architectes : tous avaient entre 29 et 45 ans au moment de la conception de leurs projets. Il s’agit d’œuvres distribuées dans tout le pays: de la modeste ville de Formoso do Araguaia (20’000 habitants, État de Tocatins) dans l’immensité du Cerrado, à l’Avenida Paulista, dans la mégalopole de São Paulo, l’un des mètres carrés les plus chers d’Amérique latine, en passant par trois métropoles radicalement différentes : Manaus, Recife et Rio de Janeiro. Ces œuvres couvrent les échelles les plus diverses, du petit proto- type amovible de 2,5 x 2,5 x 2,5 m aux plus de 23 mille mètres carrés du pensionnat pour enfants à Tocatins. Dans ces six projets, le béton, qui est inextricablement lié à l’architecture brésilienne, est absent ou d’importance secondaire. Au contraire, les travaux sélectionnés montrent l’intérêt des jeunes architectes brésiliens pour l’expérimentation de matériaux traditionnels, tels que différents types de bois et de blocs de céramique, et de structures métalliques, qui permettent des assemblages plus rapides et des chantiers plus rationnels. Les éléments structurels et les garde-corps en bois du pensionnat « Moradias Infantis » (c.f. p. 16), la pergola de l’Hostel Villa 25 (c.f. p. 18) et la structure et les fermetures de la Capela Joá (c.f. p. 14) dépassent les aspects purement formels. Les murs en pisé du pensionnat de Tocantins ne sont rien d’autre qu’une version technologiquement plus rudimentaire, mais formellement plus expressive, des murs en briques apparentes de l’Hostel Villa 25 Carioca.

236403109_highresLIGHT.jpg

BRAZIL. BRASILIA. 1960 © KEYSTONE-SDA/MAGNUM PHOTOS/RENE BURRI

Cubito© (c.f. p. 15) utilise le bois préfabriqué, par pose ou vis- sage, comme matière première pour la structure, les fermetures, les planchers et les toitures, permettant un travail propre et rapide. Propreté et rapidité qui, avec un budget plus important et au niveau de raffinement plus élevé, caractérisent l’Instituto Moreira Sales (IMS) (c.f. p.17), construit, à l’exception du noyau latéral en béton, entièrement en structure métallique, avec une triple peau de verre isolant translucide, importée d’Europe. Le plus modeste Centre d’Assistance Touristique (CAT) (c.f. p. 13) du Parc de Ponta Negra à Manaus parie également sur la structure métallique et sur la fermeture en verre sans cadre pour créer une version amazonienne du pavillon translucide.

En fait, la dilution de la séparation entre l’intérieur et l’extérieur unit les six projets et les rapproche de la tradition brésilienne moderne, malgré les différentes stratégies et solutions adoptées. La frontière entre l’intérieur et l’extérieur peut être réalisée par le vitrage des façades, qui crée une limite diffuse entre l’intérieur et l’extérieur, en intégrant l’architecture et la nature, comme dans le CAT de Ponta Negra et la Capela Joá, ou le bâtiment et le paysage urbain, comme dans l’IMS. Elle peut égale- ment se faire par la création d’espaces intermédiaires, comme la « salle urbaine » au 5e étage de l’IMS, le patio latéral de l’Hostel Villa 25, qui sert de médiateur entre le bâtiment et la rue, ou les trois cours carrées aux grands espaces couverts, mais latérale- ment ouverts, du pensionnat.
Comme dans la meilleure tradition brésilienne moderne, ce sont des architectures qui cherchent à concilier le passé et le présent, l’architecture et la nature, la tradition et l’innovation.

Nivaldo Andrade, Presidente do Instituto de Arquitetos do Brasil, Professor da Faculdade de Arquitetura da Universidade Federal da Bahia

1 TYPE D’ÉDIFICE DE L’ÉPOQUE COLONIALE PORTUGAISE. DOTÉS D’UN OU PLUSIEURS ÉTAGES ET DE BALCONS, LES SOBRADOS ÉTAIENT LES RÉSIDENCES DES NOTABLES URBAINS.
2 UN ÉLÉMENT AJOURÉ EN BRIQUE, TYPIQUE DE L’ARCHITECTURE BRÉSILIENNE QUI CONTRIBUE À AUGMENTER LE CONFORT DURANT LES FORTES CHALEURS ET PERMET UNE VENTILATION NATURELLE
3 TREILLIS EN BOIS, UNE SORTE DE MOUCHARABIEH, QUI PERMET LA VENTILATION NATURELLE

Há quase 80 anos, a arquitetura brasileira ganhou projeção internacional através das obras de um grupo de jovens arquitetos cariocas. Seu nome mais conhecido, Oscar Niemeyer, ensinou ao mundo, com apenas 35 anos, que o concreto armado podia produzir formas exuberantes, fluidas e leves, com demonstram a Igreja de São Francisco de Assis e a Casa de Baile da Pampulha.

A arquitetura da escola carioca também se caracterizou pela criação de espaços de transição entre interior e exterior, recuperando elementos da tradição arquitetônica brasileira, como as varandas das casas rurais e os balcões dos sobrados urbanos. A marquise da Casa de Baile da Pampulha e os pilotis do edifício do Ministério da Educação e Saúde e do Museu de Arte Moderna do Rio de Janeiro são exemplos destes espaços.

Frente ao clima tropical úmido das cidades litorâneas do país, os arquitetos cariocas desenvolveriam ou reinterpretariam, da tradição construtiva brasileira, uma série de elementos voltados ao controle da incidência direta do sol, como os brise-soleils, os cobogós e as treliças. A arquitetura moderna brasileira passou, assim, a constituir uma nova tradição, que influenciaria não só a produção brasileira, mas de todo o mundo.

O uso do concreto armado como solução estrutural seguirá caracterizando a arquitetura brasileira nas décadas seguintes, assumindo, a partir da década de 1950, uma expressão arquitetônica mais radical, através da utilização do concreto aparente. É a escola brutalista paulista de arquitetos como Vilanova Artigas, Lina Bo Bardi e Paulo Mendes da Rocha.
Para ilustrar a produção arquitetônica brasileira contemporânea, selecionamos seis projetos inaugurados nos últimos seis anos, de autoria de jovens arquitetos: todos tinham entre 29 e 45 anos quando da concepção dos seus projetos.
São obras distribuídas por todo o país, da longínqua e minúscula Formoso do Araguaia, na amplidão do cerrado, à Avenida Paulista, na megalópole São Paulo, um dos metros quadrados mais caros da América Latina, passando ainda por três metrópoles radicalmente distintas: Manaus, Recife e Rio de Janeiro. São obras que abarcam as escalas mais diversas, do diminuto protótipo desmontável de 2,5 x 2,5 x 2,5 m aos mais de 23 mil metros quadrados da escola-moradia para crianças indígenas.

Nestes seis projetos, o concreto, que está indissociavelmente ligado à arquitetura brasileira, é material ausente ou de importância secundária. Pelo contrário, as obras selecionadas indicam o interesse dos jovens arquitetos brasileiros em experimentar com materiais tradicionais, como diferentes tipos de madeiras e de blocos cerâmicos, e com estruturas metálicas, que permitem montagens mais rápidas e canteiros mais racionais. Os elementos estruturais e os guarda-corpos em madeira das Moradias Infantis, o pergolado do Hostel Villa 25 e a estrutura e os fechamentos da Capela Joá se aproximam para além dos aspectos meramente formais. Por sua vez, as paredes de adobe da escola-residência do Tocantins não são mais que uma versão tecnologicamente mais rudimentar, porém formalmente mais expressiva, das paredes de tijolo aparente do hostel carioca.

O Cubito© usa a madeira pré-fabricada, por encaixe ou aparafusamento, como matéria prima para estrutura, fechamentos, piso e cobertura, permitindo uma obra limpa e rápida. Limpeza e rapidez que, com maiores orçamento e nível de refinamento, caracterizam o Instituto Moreira Sales (IMS), erguido, com exceção do core lateral em concreto, inteiramente em estrutura metálica, com pele de vidros insulados triplos e translúcidos, importados da Europa. O singelo Centro de Atendimento ao Turista (CAT) do Parque de Ponta Negra também aposta na estrutura metálica e no fechamento em vidro sem caixilhos para criar uma versão amazônica do pavilhão translúcido.

De fato, a diluição da separação entre interior e exterior une os seis projetos e os aproximam da tradição moderna brasileira, apesar das diferentes estratégias e soluções adotadas. O esgarçamento da fronteira dentro-fora pode se dar pelo envidraçamento das fachadas que cria um limite difuso entre interior e exterior, integrando arquitetura e natureza, como no CAT Ponta Negra e na Capela Joá, ou edifício e paisagem urbana, como no IMS. Pode ocorrer também através da criação de espaços in-between, como o “salão urbano” do IMS, no 5º pavimento; o pátio lateral pergolado do Hotel Villa 25, que faz a mediação entre o edifício e a rua; ou os três pátios quadrados e os amplos espaços cobertos, porém lateralmente abertos, das Moradias Infantis.

Assim como na melhor tradição moderna brasileira, são arquiteturas que buscam reconciliar passado e presente, arquitetura e natureza, tradição e inovação.

Nivaldo Andrade, Presidente do Instituto de Arquitetos do Brasil, Professor da Faculdade de Arquitetura da Universidade Federal da Bahia