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Rénovation "douce"

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L'architecture s'autodétruit par haines réciproques, seule l'information ouverte peut triompher de cette attitude suicidaire,

Pour un propriétaire, comme pour l’architecte ou l'ingénieur, la rénovation d’un immeuble ancien pose un certain nombre de problèmes pour lesquels les options sont déterminantes pour opérer un choix décisif. D'entente avec les nouveaux propriétaires de l'immeuble et compte tenu des découvertes archéologiques, l'architecte a opté pour la formule d'une rénovation dite «douce». Acontrario des interventions qui, la plupart du temps, vident un immeuble ancien (même sans intérêt de nature historique) de son contenu, la «rénovation douce» tente d'opérer une transformation par étapes successives. A la suite d'une oscultation minutieuse des parties de bâtiment, il est indispensable d'élaborer une stratégie des transformations à entreprendre et de leur échelonnement d^ns le temps. Même dans le choixd'une «rénovation douce», les aspects d'économie et de rentabilité ont leur importance, mais ils ne sont pas nécessairement prioritaires. Une telle option engendre pour toutes les parties concernées (propriétaire, architecte, banquier ou ingénieur...), une concertation extrêmement rigoureuse sur l'ensemble des options et décisions à prendre, de l'établissement du projet d'affectation des locaux jusqu'à l'exécution d'un détail de construction. Face aux intérêts de pure spéculation et de rente foncière, le propriétaire doit faire un certain nombre de concessions qui l'amène à concevoir différemment, les résultats légitimes de ses investissements. L'une des conséquences directes de ce type de rénovation implique une mise à disposition personnelle ainsi qu'un apport de temps accru de la part des intervenants. Par rapport aux interventions qui, bien souvent, ne conservent qu'une façade, pour le décor, la «rénovation douce» tente une approche socio-culturelle de l'ouvrage, de son histoire, de ses habitants, de ses affectations successives ou de ses transformations. Parmi les principaux critères qui concourent au succès d'une politique«mesurée»de la rénovation, la participation active du propriétaire, le maintien ou la récupération de parties d'ouvrage ou d'installations et le choix de technologies appropriées sont déterminants. L'application d'une telle politique doit nécessairement être accompagnée d'un changement de comportement pour toutes les parties concernées. Ainsi, le propriétaire comme l'architecte, l'ingénieur comme l'entrepreneur devront se distancier de toutes velléités de type perfectionniste; par exemple, de vouloir à tout prix cacher les installations ou tuyauteries, de climatiser l'immeuble ou d'y mettre un ascenceur. Tout ce qui peut être préservé, d’intérêt historique ou pas, récupéré sur place ou ailleurs (portes, fenêtres, radiateurs, etc.) doit faire l’objet d'une appréciation circonstanciée. Jusque dans l'élaboration des devis et soumissions, des économies importantes peuvent être réalisées, pour parvenir à une gestion «mesurée», elle aussi, de l'affectation des crédits de construction. Pour parvenir à une politique cohérente de «rénovation douce», il faudra éliminer les derniers gadgets à la mode, renvoyer à plus tard la réfection d'une partie d'ouvrage, conserver le radiateur de la salle à manger ou faire les travaux de peinture avec des amis pendant les vacances ! .. Il ne peut y avoir de «rénovation douce» sans une remise en question de la part de tous les intervenants dans leurs pratiques, à commencer par le maître de l'œuvre et le maître de l'ouvrage, si encore maître il y a... Les travaux de transformation de la rue de la Madeleine, quant aux conditions préalables de rénovation, permettent une approche différenciée d'une intervention en site historique certes, mais également au cœur du périmètre des affaires.