LIBRE

Atelier 5- 1955-1985

Rubrique(s): LIBRE

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Dindon ou Raminagrobis? Schickard... Pascal... Leibniz, l'histoire des calculateurs mécaniques est longue. Elle explose par l'invention de la diode, puis du transistor. L'électronique, conjuguée à la logique booléenne montrant que tout code (langage, information, musique, signe, nombre) est digitalisable, donne lieu à une révolution qui a nom informatique. Le XXIe siècle (et au-delà) sera le cycle du traitement de l’information. De la même manière que la vapeur a suscité la révolution industrielle et ses prolongements sur le mode de vie, sur l'image des villes (urbanisation), sur l'architecture (mouvement moderne), la révolution informatique investit tous les domaines, bouleverse les modes de faire, induit de nouveaux modes de pensée: l'architecture du XXIe siècle, sous quelque forme que ce soit, sera informatisée. Cette révolution interférera peu sur la théorie de la projetation, sur les querelles d'école (post ou post-post-modernisme); elle se situera à côté ou en aval, suivant où l’on situe le poids de la technologie sur le développement de l'humanité, mais elle marquera aussi l'architecture.

26 ouvrages sélectionnés. 112 photos grand format réalisées par Balthasar Burkhard. 118 plans, 260 pages, texte en allemand-français-anglais, format: 40x 30 cm, relié lin. Fr. 86.-/DM 96.-. ISBN 3-250-10031-5, Ammann Verlag. Avec un texte résultant d'une discussion entre Herman Hertzberger, Ralph Gentner, Anatole du Fresne et Benedikt Loderer sur le sujet «Antitypologische Prototypen»; ainsi qu'un historique de l'Atelier 5: «Geschichte und Entwicklung - Grundsätzliches zur eigenen Arbeit». Les trois volumes consacrés aux ouvrages de l'Atelier 5, parus jusqu'à ce jour, ont reçu un accueil très favorable dans la presse et dans les librairies. Le souhait d'en savoir davantage sur l'Atelier 5 a toutefois été souvent exprimé et le présent recueil illustré répondra largement à cette attente Extrait de la discussion avec Herman Hertzberger:

L'informatique a donné naissance, il y a une vingtaine d'années, à la CAAO (conception architecturale assistée par ordinateur): certaines recherches étaient irréalistes, d'autres anticipatrices. On était sans doute trop tenté de calquer les modes de faire classiques sur le fonctionnement de la machine, de les réduire à la machine, plutôt que d'innover. On cherchait des outils de résolution des problèmes posés classiquement, plutôt que des moyens d'investigation et de traitement des données à prendre en considération.

«Le restaurant universitaire de Stuttgart est, à mon avis, un bâtiment prototype. Il rappelle la tradition hollandaise des années 20, à savoir que l'on n'appréhende pas différemment une usine d'un hôtel de ville. En réalisant ce restaurant universitaire, j'ai compris que la construction pouvait être quelque chose de tout à fait évident. C'est un bâtiment antitypologique. Il est usuel, dans le bon sens du terme, et de plain-pied naturellement.

On ne peut pas non plus transposer à la conception architecturale les méthodes issues de la conception aéronautique ou automobile, fondées sur de gros systèmes informatiques où le nombre des programmes et de leur enchaînement est important.

Aujourd'hui pourtant, ce qui va de soi est presque inconcevable. Personne ne le comprend. Actuellement, on recherche la singularité, la sensation, le monumentalisme. De nos jours, tout le monde aune «conscience historique», mais la plupart des gens portent l'histoire dans leur poche et non dans leur cœur.

La conception architecturale est trop mouvante et souple pour être fondée sur un ensemble clos de données. Il faut lui conserver cette souplesse. L'ordinateur n'est donc pas à concevoir comme mode de résolution, mais comme aide à la résolution. Cette nuance est fondamentale parce que la résolution se passe toujours dans la tête du concepteur. De la même manière que le dessin (en particulier le dessin de projet) est un mode de résolution matérialisé par le crayon et le papier, l'informatique, en particulier dans ses développements graphiques, met à notre disposition de nouveaux outils pour relayer notre travail de conception. Les récents progrès matériels et logiciels (intelligence artificielle, systèmes experts) recadrent la recherche en CAAO. La chute phénoménale des prix en généralise les applications. Cette évolution contribue à la banalisation de l'informatique. Les informaticiens - magiciens avec lesquels le dialogue peut être difficile - sont en voie de disparition pour les applications courantes sur de petits systèmes. Ils sont remplacés par des architectes qui programment en peu de temps exactement ce qu'ils veulent. Suivant la taille du système informatique, des parts plus ou moins grandes du processus de conception sont aidées, soutenues par l'électronique: même pour quelques milliers de francs, des aides graphiques sont disponibles (mais plus on va vers le détail et la complexité des dessins, plus la taille, donc le prix du système informatique, croît rapidement)... Malgré tout, la profession, les écoles ont une attitude timorée. Pendant ce temps, partout la souris guigne: l'architecte sera-t-il le chat de l'histoire (de la farce) ou Raminagrobis ? F. J. Z'Graggen. architecte SIA

Lorsque je contemple le restaurant universitaire de Stuttgart, j'ai la conviction que mon espoir se concrétise et que ce que nous avons commencé se poursuit. C’est aussi la raison pour laquelle cette discussion m'intéressait, d'autant plus que je vois cet espoir de continuation se réaliser dans l'Atelier 5.» Zum 30-jährigen Bestehen des bekannten Architektenteams ein Jubiläumsband!

Signalons à nos lecteurs le grand débat international sur ce sujet, paru dans le dernier numéro de la publication annuelle AC Architecture Contemporaine qui vient de paraître.

Ont participé à ce passionnant débat, après une introduction de F. J. Z'Graggen, les personnalités suivantes: Claude Parent, Lucien Kroll, Renzo Piano, Vladimir Bélooussov, Hartmut Thimel, Eric Teicholz, William Mitchell, Jung+ Brannen, Ren Suzuki et Vittorio Mazzucconi.

Le prospectus joint à ce numéro d'AS vous montrera le sommaire particulièrement riche de ce nouveau volume édité par Anthony Krafft, volume que vous pourrez commander à un prix spécial grâce à la carte de commande également jointe à ce numéro.