L'Architecte de la Continuité Avec une introduction de Stanislas von Moos En présentant Alfred Roth comme architecte, publiciste, professeur et membre honoraire de nombreuses associations professionnelles étrangères et le titulaire de multiples prix internationaux comme sujet, ce livre révèle la vie et le travail d'un personnage qui a joué un rôle déterminant dans le développement de l'architecture moderne en Europe. Son travail comme représentant éminent de l'«Architecture Nouvelle» dans lequel se trouve la documentation concernant les fameuses «Doldertal houses» (1935-36), l'école à Skopje (1966-69) prévue pour résister aux tremblements de terre, bâtiments scolaires modernes en général et les bâtiments construits sur une grande échelle à Koweit et Beyrouth (1967-70). Son œuvre littéraire et ses activités de professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, ses activités comme président du Suisse Werkbund, ses conférences en Suisse et à l’étranger ainsi que son travail au sein des comités et jurys ont assuré le fait que ses principes ont atteint un large cercle sur tous les continents. Ses rencontres nombreuses avec des pionniers tels que Le Corbusier, Auguste Perret, Henry Van de Velde, Alvar Aalto et Piet Mondrian ont eu une influence importante sur les œuvres de sa propre vie. Ses articles sur l'architecture sont déjà des documents significatifs de l'histoire contemporaine. Et loin de se retirer dans une tour d'ivoire, même à l'âge de quatre-vingts ans, Alfred Roth continue ses activités de conférencier avec un enthousiasme non diminué et ses principes d'«Architecture Nouvelle» sont aussi valables aujourd'hui que par le passé dans de nombreux endroits par le monde. P.-S. Rappelons, en le remerciant, qu Alfred Roth collabore depuis de nombreuses années à nos éditions. H a fait partie du comité de notre publication, «Formes et Fonctions» et récemment nous avons publié son travail pour la réalisation de la ville nouvelle d'Abu Nuseir en Jordanie (AC ARCHITECTURE CONTEMPORAINE N” 7-1985/86). 21x25,5 cm, 340 pages, en anglais et allemand, largement illustré par de nombreux dessins et photos en couleurs et noir et blanc, relié en tissu et recouvert d'une jaquette. Fr. 78.-. ISBN 3-9080-8017-1 Disponible en librairie ou chez Waser Verlag für Kunst und Architektur Konradstrasse 61, CH-8021 Zürich Tél. 01/42 66 16
De la forme au Neu par Pierre von Meiss. Un volume, 22 x 23 cm, 224 pages, 316 illustrations (photographies, reproductions, planches et dessins), Presses polytechniques romandes, Lausanne, 1986. Prix: Fr. 57 - (relié toile sous jaquette). Désireux de présenter l'excellent ouvrage de Pierre von Meiss, nous sommes heureux de publier, avec son autorisation, l'article que François Neyroud y a consacré dans le N° 6/1987 de notre confrère «Ingénieurs et architectes suisses». Les performances fabuleuses de la construction moderne ont ouvert la voie à un énorme pluralisme des formes, au risque de confondre les significations premières de ces formes et laisser libre cours à l'arbitraire. Si l'architecture est un fait culturel, elle n'est pas pour autant un produit de mode; elle n'est pas assez éphémère pour cela. Cet ouvrage propose une approche des multiples aspects et thèmes fondamentaux de cette discipline complexe et parfois mystérieuse. La première partie est forgée autour de références à la grammaire des formes architecturales. Quatre ou cinq mille ans d'histoire démontrent la persistance de quelques principes fondamentaux et intrinsèques à cette discipline, qui organise en trois dimensions l'espace de la vie des hommes. Dans la deuxième partie, l’auteur exprime sa propre position face au rapport entre espace et lieu et entre forme et matériaux, la raison utilitaire et la raison constructive n'ayant jamais suffi, à elles seules, à donner forme à la maison et à la ville. Ni dictionnaire, ni encyclopédie, cet ouvrage cherche à combler une lacune : proposer une introduction au projet et à la critique architecturale vus à la lumière de notre époque. Au-delà de ce que représente cet ouvrage, nous voulons signaler toute la rigueur et la persévérance que déploie Pierre von Meiss pour permettre à ses étudiants d’approcher de manière convenable l'Architecture avec un grand A. On ne dira jamais assez ses efforts pour faire venir à Lausanne des conférenciers de valeur; le succès rencontré par les conférences des fins d'après-midi du mercredi auquel il serait injuste de ne pas associer Edith Bianchi-est tel qu'il faut s’y rendre presque une demi-heure à l'avance pour être certain d'y trouver une place ! 77.VIII
A cet aspect généreux de Pierre von Meiss, il y a lieu d'ajouter son engagement face aux-ou aux côtés des-architectes pratiquants: on le voit participer à de nombreux concours, et s'y bien classer, même si les lauriers absolus n'ont pas encore récompensé ses travaux; cela ne saurait d'ailleurs tarder, et sans doute verrons-nous prochainement von Meiss lauréat d'un concours. Chez ce confrère, la multiplicité des facettes évoque pour nous la personnalité de Jean Tschumi, ce qui, sous notre plume, ne constitue pas un moindre mérite. Lisez et méditez le livre de Pierre von Meiss; vous y trouverez, dans une manière accessible et non prétentieuse, tout ce que d'autres «gourous» vous présentent de façon parfois beaucoup trop pontifiante. F. N.
«ORSAY, De la gare au Musée» Histoire d'un grand projet JeanJenger Orsay, architecture de métamorphose. Deux architectures ont été imbriquées, associées l'une à l'autre, dans le respect l'une de l'autre. La gare est devenue musée, mais sous le musée, partout, la gare reste lisible. Peut-on imaginer fonctions aussi antinomiques que celles d'une gare et d'un musée ? N'était-ce pas une gageure que de vouloir assurer dans le même temps la réhabilitation des grands volumes et des décors de la gare, et d'y déployer les espaces et les cimaises propres à l'exposition des collections les plus prestigieuses de l'art contemporain ? Passionné par la fonction de maîtrise d’ouvrage, Jean Jenger propose dans «ORSAY, DE LA GARE AU MUSÉE», le premier récit jamais écrit du processus de conception et de réalisation d'un grand projet architectural analysé dans toutes ses dimensions. Après avoir brossé l'histoire de la construction du palais d'Orsay, détruit en 1871, puis celle de la gare, il démonte tous les mécanismes qui ont permis la construction du musée. Il en retrace les évolutions, les difficultés et les crises et s'interroge sur la dimension politique du musée d'Orsay parmi les «grands projets». Il nous permet de mieux comprendre que l'architecture d'un édifice public n'est pas seulement l'addition de formes, de matériaux et de techniques, mais la résultante, lentement dégagée, d'un faisceau de forces politiques, économiques, culturelles et sociales. Ancien élève de l'Ecole nationale d'administration, administrateur civil au ministère de la Culture, directeur adjoint de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, puis sous-directeur de la Direction de l’architecture, Jean Jenger a consacré l'essentiel de sa carrière aux problèmes de l'architecture. En 1978, il quitte la Direction de l'architecture et est nommé directeur de l'établissement public du musée d'Orsay, chargé de la réalisation. Il assumera cette responsabilité jusqu'au terme de l'opération. Jean Jenger est par ailleurs président de la Fondation Le Corbusier. Editions Electa Moniteur. 17, rue d'Uzès. 75002 Paris. 208 pages, format 28x21,5. FF. 215.-/ ISBN 2-86653-037-3.
Culture, centenaires et timbres-poste Le 11 avril de cette année, les postes françaises ont émis une superbe valeur de FF 3.70, commémorant le centième anniversaire de la naissance de Le Corbusier. La vignette représente le symbole du Modulor avec son «Homme au bras levé»dans des couleurs simples et splendides: bleu, rouge, ocre, gris et noir sur fond blanc. Grâce au filigrane de la règle d'or, l'œil ne se lasse pas d'admirer leurs accords dynamiques. On peut se demander pourquoi les postes suisses n'ont pas elles aussi prévu l'émission d’un timbre à cette même occasion, si pertinente parce que rare. D'autant plus que, dans ce cas, comme le démontre la réalisation française, l'œuvre du personnage honoré contenait un grand nombre de thèmes graphiquement solides : plans, esquisses, peintures, sculptures affrontent magistralement l'épreuve de la réduction. Il faut donc regretter que les postes suisses n'aient pas compris l'étendue et l'importance de l'œuvre de Le Corbusier à présent, en renonçant peut-être à dépasser le sage portrait sur fond de couleur pastel quelles avaient émis jadis du génial artiste. Culturellement, après la déplorable campagne de bande dessinée qui a surgi l'an passé à Genève, le Suisse moyen avait bien besoin, en 1987, de savoir exactement qui était Le Corbusier, par l’une ou l'autre de ses œuvres, et le timbre à cette occasion aurait pu remplir une appréciable mission éducative. Au lieu de quoi nous saurons le 4 septembre de cette année, grâce aux postes helvétiques, que l'Association des maîtres bouchers a cent ans et que celle de l'industrie laitière est tout aussi âgée, ce qui remplit une mission hautement culturelle. Réd.