Le seuil franchi... Logement populaire et vie quotidienne en Suisse romande 1860-1960 Georg Editeur, Genève Fr. 70Entre 1860 et 1960, la superficie du logement populaire a augmenté tandis que le nombre de personnes par ménage a diminué. Parallèlement, l'aménagement et l'ordonnance des pièces au-delà du seuil a nettement évolué. Les pièces aux destinations mal définies et peu hiérarchisées d'avant la Première Guerre mondiale ont acquis, chacune, une affectation propre et des dimensions standardisées. Par ailleurs, les espaces collectifs entre la porte d’entrée de l’immeuble et le seuil de chaque logement se sont multipliés. Achaque étage, le palier, d’abord intégré à l’escalier et éclairé naturellement, n’a plus d’éclairage naturel et l’ascenseur s’est imposé comme moyen d’accès entre l’extérieur et le seuil de chaque logement. Ce livre montre que la transformation du logement populaire est liée aux réformes associées à des idéologies architecturales, morales et sociales qui valorisent la privatisation des activités domestiques et attribuent une fonction spécifique à chaque espace. La montée de l’individualisme et le repli sur le foyer va de pair avec la distinction, de plus en plus nette, entre des domaines privés, collectifs et publics du logement. Mais cette transformation est-elle irréversible ? L’auteur remet en question le rôle de l’architecte, des promoteurs, des régisseurs et des locataires. Roderick J. Lawrence, né en Australie, a poursuivi ses études universitaires à l’Université d’Adélaïde, à Saint Johns College, Cambridge et à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Dr ès sciences, il est actuellement maître d’enseignement et de recherche au Centre universitaire d’écologie humaine et des sciences de l’environnement à l’Université de Genève.
Le Corbusier à Genève Les liens de Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, avec Genève ne s’inventent pas. Ils sont bien là, sous la forme de quelque 300 à 400 plans, d’innombrables lettres et télégrammes, d'articles de presse. C’est donc une chronique mouvementée que nous proposent les Editions Payot dans un ouvrage très documenté et excellemment illustré qui vient de paraître et qui coïncide avec le centième anniversaire de la naissance du grand architecte. 1922-1932, telles sont les dates retenues pour cette rétrospective de l'œuvre genevoise des architectes Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Sur la base d’archives le plus souvent inédites, un collectif d’auteurs - historiens d'art pour la plupart - appréhende de manière originale les relations entre Le Corbusier et le contexte genevois durant une période décisive de sa vie: ses écrits, l'évolution de ses projets d'habitat collectif, son «empreinte» sur la ville, sa notion évolutive du payage et du panorama. Son œuvre genevoise s’inscrit dans la réalité politique (la Genève internationale), économique (la construction métallique) et sociale (les rencontres de Le Corbusier avec ses clients, le réseau de relations qu'il établit); elle est analysée avec lucidité et présentée telle qu'elle s'insère dans la biographie complète de ses œuvres. Ses projets genevois retentissent sur la problématique avancée par les pionniers de l'architecture moderne (apports au concept de modernité, habitat collectif, vocabulaire architectural, etc.) : Palais de la Société des Nations, Mundaneum, Cité Mondiale, urbanisation à Saint-Gervais ou, ailleurs, la «petite maison» de Corseaux construite par Le Corbusier pour ses parents. L. C. Le Corbusier à Genève: 1922-1932 I volume broché, format 21 x27 cm, 168 p., avec 3 plans annexés en hors-texte. Editions Payot Lausanne. Fr. 39.-. Jacques Fillacier
dans l'environnement social Dunod, 1986,18 x 26,176 pages, 200 illustrations dont 120 couleurs, broché, 168 FF. ISBN 2.04.015744.1. Si le plaisir de la couleur est subjectif, il existe pourtant une approche objective des couleurs dont Jacques Fillacier s'est fait le spécialiste. Dans ce livre, fort de quarante années de vie professionnelle et d’expérience pédagogique, l’auteur synthétise l'ensemble des connaissances sur le sujet. Il rassemble dans son texte les acquis de l’empirisme de l’artiste et de la rationalité du savant. La composition de l’ouvrage est articulée en six chapitres: les trois premiers recensent les connaissances élémentaires, indispensables au praticien; le quatrième est consacré à la psychométrie, science qui relie la norme scientifique au domaine de la sensibilité humaine et qui est appelée à un large développement dans la pratique sociale de la couleur; le cinquième développe concrètement les bases de cette pratique, et le sixième regroupe un certain nombre d'exercices permettant au lecteur de passerde la théorie à la pratique et d'acquérir un savoir-faire innovant par sa rationalité. Cet ouvrage est conçu à l’intention de tous ceux qui ont à utiliser la couleur dans leur vie professionnelle. Il s'adresse en premier lieu aux plasticiens, tels qu'architectes, designers, publicitaires, artistes peintres, fabriquants et applicateurs de couleur ou de produits colorés. Il s'adresse aussi aux ingénieurs qui, d'une manière ou d'une autre, ont ou auront à traiter de problèmes de couleur, qu'ils portent sur l'agencement et l’équipement des locaux industriels dont ils assument la responsabilité ou sur un type de problème posé par la fabrication. II propose à l'enseignement les bases d'une information rationnelle qui lui fait actuellement défaut et offre aux responsables administratifs les connaissances de base indispensables à leur fonction de décideurs. Plus généralement, cet ouvrage espère réduire la distance qui sépare ces deux grands pôles de notre culture, les arts et les sciences, et permettre dans un avenir prochain le dialogue entre le demandeur non initié et le spécialiste auquel il fait appel. L'auteur Ancien professeur à l'Ecole nationale des arts appliqués, professeur à l'ENSAD et à l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers, Jacques Fillacier, par l'importance des travaux de son atelier créé en 1947, est un professionnel autant qu’un universitaire. De l’art mural aux polychromies architecturales, l'atelier de J. Fillacier a réalisé près de 2000 études de couleur concernant autant les espaces de travail (en particulier les usines et les centres médico-sociaux) que les espaces publics.
Traduit de l'italien par Vera et Jacques Vicari 2. Avant-garde et mouvement moderne (1890-1930) Collection «Espace et architecture», DUNOD, 1979, 312 pages, 20x21,5, 276 illustrations, broché. ISBN 2-04-010526-3.192 FF. 1. La révolution industrielle (nouvelle édition, avril 87, nouvelle couverture, 198 FF). 3. Les conflits de l'après-guerre (nouvelle édition en septembre). Sous le titre «Histoire de l'architecture moderne», les Editions Dunod ont entrepris la publication en français de la «Storia dell' architettura moderna»de Leonardo Benevolo, spécialiste italien de réputation internationale de l’histoire de l'architecture. Histoire des formes certes, mais plutôt histoire des idées, L. Benevolo restituant l’architecture dans son environnement historique, la replaçant dans la tentative générale de concilier concrètement les deux principes abstraits de liberté et d’autorité. Il s’agit donc plus pour cet historien de l’architecture d'étudier la transformation de la culture qu'une nouvelle organisation de la nature. Le premier tome paru au début de 1979 - l’ouvrage en comportera trois-était consacré à «La révolution industrielle». Faisant naître l’architecture moderne en même temps que la révolution industrielle au début du XIXe siècle, L. Benevolo décrit les composantes de la culture architecturale moderne de la fin du XVIIIe jusqu’en 1890 en cherchant leurs origines dans les différents domaines où elles ont pris naissance. On voit la ville industrielle se développer et se réorganiser, le rôle des expositions universelles, les tentatives individuelles de réforme des villes, tant en Europe de Robert 0wen à William Morris par exemple-qu’en Amérique avec l'Ecole de Chicago. Le deuxième volume intitulé «Avant-garde et mouvement moderne» couvre la période 1890-1930. L'Europe connaît alors en cette fin du XIXe siècle une grande période de renouveau et de création artistique. «Vers 1890, la culture artistique entre rapidement en crise (...). C'est une période d'activité exceptionnelle qui s’ouvre aussi bien sur le plan des pratiques que sur celle des idées. Des expériences de plus en plus audacieuses se succèdent réduisant ou éliminant du répertoire architectural les références stylistiques habituelles et transformant à maintes reprises le répertoire ainsi renouvelé.» S'attachant toujours au contexte politique et économique, L. Benevolo décrit cette période brillante qui disparaît avec la Première Guerre mondiale. Après 1918, de l'Europe ruinée, surgissent, en Allemagne, en France, en Hollande, les expériences qui sont à l'origine du «mouvement moderne». Ce deuxième volume s’achève à la veille de l'avènement de la dictature en Allemagne. 78.VIII