J.-D. Dominique Gilliard architecte dipl. HfG.UIm SWB 10, rue Curtat 1005 Lausanne Tél. 021/23 67 51 Léonard Gabella Ing. dipl. EPULVSIA 1005 Lausanne Etat de Vaud, Service des monuments historiques du Département des travaux publics E. Teysseire et 0. Feihl 1978 1979-1980 16 janvier 1981 Rue de la Madeleine 6
Conception D'une manière générale, cette réhabilitation tente d'intégrer prioritairement, tous les éléments architecturaux d'origine (intérieurs ou extérieurs), déterminant même une étape de transformation ultérieure au XVIe siècle. Ainsi, il est indéniable que ce bâtiment a été mutilé lors de transformations réalisées à la fin du siècle passé, ou au début du XXe siècle.
Néanmoins, il apparaît aujourd'hui, que les travaux exécutés (escalier métallique et bow-window), lors de ces transformations ont une valeur qui, déjà, appartient à l'histoire de l'architecture; celle des constructions métalliques du XIXe siècle. Voici donc, brièvement décrites, les grandes lignes de cette réhabilitation: La façade principale de l’immeuble donnant
sur la Madeleine a été transformée à maintes reprises. Il ne reste plus aucun témoignage de la façade du XVIe siècle. Les deux étages supérieurs datent probablement des travaux exécutés au XVIIIe. Ils subsistent dans leur état actuel. Au 1er étage, nous trouvons le bow-window qui fut construit très probablement lors des transformations de 1897. Une réfection
faite en 1933 lui donne son aspect actuel. Pour les transformations réalisées, la conception métallique des vitrines du rez-de-chaussée tente de mieux intégrer le bow-window, pour que les deux niveaux de commerce apparaissent comme le tout. La couleur verte foncée fait ressortir la construction métallique d'hier et d'aujourd'hui, tout en exprimant deux technologies différentes. L'entrée du magasin est entièrement réalisée en métal et verre. Elle est placée dans l'axe de la façade et du bow-window qui, contrairement aux apparences, n'est pas perpendiculaire à l'immeuble. Sans troubler la symétrie de la façade principale, l'escalier d'accès aux étages échappe à la vue, intégré qu'il est aux vitrines situées de part et d’autre de l'entrée. A l'intérieur du magasin, le double niveau est maintenu dans son intégralité. On peut ainsi découvrir l'ancienne percée entre les deux niveaux, typique des constructions de grands magasins de l'époque. Au travers de ce vide d'étage, on peut percevoir la poutraison datant du XVIe siècle (datée de 1 577, au droit du bow-window). L'escalier métallique en tôle ajourée, qui conduit au 1er étage, date des transformations de 1897. Il en va de même pour l’escalier tournant qui monte au 2e puis au 3e étage, construit dans l'ancienne cour intérieure de l'immeuble. Au fond du magasin, la voûte d'époque construite en molasse est restée apparente sur une partie, l'autre étant construite en briques recouvertes d'enduit. Le large soupirail entièrement vitré (restitué), donne sur le jardin vers la Cathédrale. En traversant le magasin, on passe sous l'ancienne cour intérieure, avec ses deux façades gothiques (dont l'une est datée de 1 575). Une verrière, préexistante, a été remise en état pour que, de l'intérieur du magasin, l'on puisse percevoir ces témoins du XVIe siècle. La façade Est est la mieux conservée. Composée de deux fenêtres à trois ouvertures, la molasse préservée des intempéries (de même que par les crépis qui la recouvrait), apparaît comme si elle était taillée de fraîche date. La façade Ouest par contre a été fortement mutilée. Les deux doubles fenêtres ont perdu leur meneaux taillés dans la molasse. Dans ce cas, l'intervention tente de restituer ces fenêtres, par la mise en place de meneaux métalliques. Cette conception tout en métal (y compris les fenêtres à petits carreaux), marque l'intervention actuelle, en concordance avec l'ensemble des transformations exécutées à la fin du siècle passé. Dans cette même cour intérieure, on peut remarquer la dernière volée existante de l'escalier du XVIIIe qui, à l'époque déjà, condamnait certaines ouvertures gothiques. Ces remplissages ont été refaits en brique apparente. Ce sont les 2e et 3e étages qui offrent le plus d'intérêt, quant aux découvertes archéologiques. Mis à part les fenêtres gothiques, toutes les poutraisons sont d'origine. Elles seront conservées, même si dans certains cas, elles ont été mutilées pour la construction de plafonds en plâtre (époque indéterminée). Certains plafonds entre-poutres sont peints et seront dégagés des badigeons qui les recouvrent. Pour des raisons structurelles, certaines poutres et chevêtres ont été changés ou restitués, selon leur degré de détérioration.
Les planchers et les cheminées existantes seront maintenues ou déplacées. D'une manière générale, la conception architecturale des étages se préoccupera, pour les appartements, de maintenir des grands espaces. Par la combinaison cuisine-repas-séjour, on créera un espace habitable multifonctionnel, mais de grande dimension. Quant aux peintures murales découvertes dans la grande pièce Ouest du 3e étage, leur mise à jour pose un problème presque insoluble. L'investissement nécessaire serait disproportionné avec l'intérêt public de cette décoration, située dans un lieu privé. Pour l'instant du moins, ces peintures ne seront pas dégagées. La façade Est, donnant sur les jardins, offre quelques vestiges en très mauvais état de conservation. A part deux fenêtres d'époque au 2e étage (sortie sur cour et jardin), une fenêtre gothique double a été dégagée, avec remplacement du meneau manquant. Des balcons de construction très sommaire ont été rapportés sur la façade (rails métalliques et planchers de bois). Sans intérêt en eux-mêmes, ces balcons, avec leurs barrières de récupération en bois ou en métal, apportent une certaine diversité qui incitent à leur réfection partielle. Enfin, le pignon Sud donnant sur une cour intérieure n'offre aucun intérêt, vu qu'il a été recrépi récemment. On observe aucune trace de la façade d'origine. Elle restera donc dans son état actuel.
1 Caractéristiques Surface parcelle Surface bâtie Surface utile plancher Rénové uniquement: Total m3 SIA Prix au m3 SIA