Lorsque nous avons été invités, en 1977, à réaliser un projet pour son agrandissement, l'Ecole normale de Thoune s'était déjà étendue et occupait alors deux villas voisines en plus du bâtiment principal. Si les pièces de ces habitations étaient utilisées pour les cours, les moyens nécessaires pour adapter ces vieilles maisons à leur nouvelle affectation avaient toujours manqué. C'est ainsi que le cours de piano était donné dans l'ancienne salle de bains et le cours de travaux manuels, dans le grenier. Une conséquence singulière et sympathique qui, en plus du fait qu'il faut traverser un grand parc en passant d'un bâtiment à l'autre pour se rendre aux cours, donne à l'école un côté parfaitement «détendu» que l'on ne retrouve pas forcément dans d'autres institutions publiques du même type. Dans cette répartition des salles de cours entre différents bâtiments, nous percevions la ligne directrice que nous devions suivre pour le projet d'agrandissement. Dans le cadre d'une adaptation fondamentale à la structure du parc et du quartier, les nouveaux bâtiments devaient être d'une simplicité et d'un dépouillement exemplaires, mais aussi faire pendant à Tarchitecture bourgeoise plutôt banale de l'ancien bâtiment. Cependant, en jetant un coup d'œil sur les tendances de l'architecture actuelle, une caractéristique de notre démarche est le refus des réponses rapides à toute question qui se pose ou seulement semble se poser. Cette attitude finalement fixa le choix de Balthasar Burkhard et Niele Toroni pour la partie artistique. Leur contribution devait poursuivre de la manière la plus prononcée celle que nous avions commencée avec l'architecture et faire transparaître l'appel à une perception différenciée grâce à une limitation des moyens allantjusqu'à l'extrême simplicité.