Architecture Suisse

LIBRE

«Casa Rusca» Locarno

Rubrique(s)
LIBRE
Bureau d'architecture
Franco & Paolo Moro

L'extrait des articles est généré automatiquement et peu présenter des anomalies. Veuillez s'il-vous-plaît vour reporter au PDF HD

Le concept général de l'intervention est celui de la revalorisation des espaces architecturaux principaux par l'élimination des éléments de division des pièces qui perturbent une lecture claire des structures primordiales de l'édifice et qui du reste ne correspondent plus aux nouvelles exigences et utilisations.

Il ne s'agit donc pas d'une intervention radicale visant à effacer tous les éléments accumulés a posteriori pour mettre en évidence le noyau original, car l'opération se révèle immédiatement absurde et impossible à cause de la caractéristique commune à ces édifices et résultant d'une croissance par addition et d'adaptations ultérieures survenues dans les époques successives. Le projet se place en continuité avec l'évolution qui a généré l'actuelle mise en ordre des immeubles au moyen d'une intervention maximale du point de vue économique, mais indispensable pour revaloriser les structures existantes et pour réorganiser de façon fonctionnelle les espaces et d'après la nouvelle utilisation actuellement proposée. La nouvelle structuration de la Casa Rusca a été conçue en partant de la typologie spécifique de cet édifice à cour centrale, parfaitement adapté à l'organisation spatiale d'une galerie de peinture. L'on en est donc arrivé à proposer une couverture transparente de la cour de ce complexe bâti qui résulte de la réunion de deux édifices opposés, réalisé a posteriori par la formation du portique comme espace de liaison entre les pièces. Le portique constituait l'intervention du complément structurel correspondant aux exigences d'habitat de l'époque (liaisons couvertes). Aujourd'hui une nouvelle utilisation, conforme aux exigences muséographiques actuelles demandait une adaptation ultérieure, demeurant toujours dans la continuité du processus évolutif qui a généré cette typologie. L'impossibilité de résoudre les circulations à l'intérieur des pièces nous mettait en face de deux solutions: la fermeture verticale des arcades grâce à la création de vitrages dans les arcades ou la couverture transparente de la cour. Manifestement on a opté pour la deuxième alternative, justement à cause de son infime ingérence dans le contexte déjà existant. La dimension réduite de la cour de la Casa Rusca, fermée, profonde et qui se focalise seulement dans la verticale avec la lumière qui «pleut» depuis l'extrait limité de vue sur le ciel, a déterminé la possibilité d'une couverture transparente. Elle n'aurait pas altéré particulièrement ce contexte spatial généré uniquement par la source supérieure de lumière qui était intégralement maintenue. Une coupole en verre sur la cour intérieure aurait non seulement permis d'éviter une liaison « froide » entre les deux ailes de l'édifice, mais elle aurait aussi permis d'augmenter la surface d'exposition utilisant la cour et les parois des portiques. Cette solution constituait l'intervention architecturale incluant la plus grande possibilité de réutilisation et la plus petite incidence structurelle sur l'édifice. Malheureusement, cette proposition, qui devait garantir l'adéquation d'intégration d'une galerie moderne de peinture, est restée au stade de projet à cause de l'opposition figée de la commission des monuments historiques et d'autres organisations de protection. Toutefois, même si ces conditions ont fini par manquer, l'on a opté pour le maintien des dispositions du projet (en étant conscients des limites actuelles d'exposition) à cause de la correspondance spatiale évidente et dans la conviction de la possibilité d'une évolution positive du différend. Depuis la place S. Antonio, l'on pénètre dans l'édifice à travers le corridor existant pour déboucher dans la cour lumineuse, encombrée à l'époque par une vasque, alors que le jardin situé au-delà de l'autre aile de l'édifice en était complètement séparé. A ce niveau nous avons éliminé la vasque pour permettre la réutilisation originale de la cour et nous avons créé une liaison sur l'axe d'entrée avec le jardin de façon à en permettre la perception immédiate depuis la cour et de façon à permettre son intégration comme espace d'exposition extérieur (sculptures à l'air libre, etc.).

La circulation verticale, au-delà de l'escalier actuel a été complétée par un ascenseur discrètement situé dans le local opposé à l'escalier. Il sert soit aux handicapés soit comme monte-charge pour laisser à l'escalier sa fonction de liaison principale. Aux niveaux supérieurs nous avons adopté une solution de parcours contraire, aligné sur les axes parallèles aux portiques de transition entre les deux ailes de l'édifice, de façon à rendre l'itinéraire de l'exposition fluide et immédiatement répérable. A l'intérieur des locaux récupérés dans leur intégrité spatiale par l'élimination des cloisons de séparation, nous avons proposé une translation d'axe du parcours vers les parois du pourtour ouvert sur l'extérieur (place et jardin) en privilégiant un espace d'exposition central le long des parois fermées qui donnent sur le portique. Ceci nous a permis d'avoir une direction d'illumination naturelle correcte évitant l'exposition des œuvres à contre-jour, et de maintenir un itinéraire fluide qui, dans sa continuité, définit clairement le double rapport contenant-contenu, avec d'un côté les surfaces d'exposition et de l'autre les parois perforées depuis lesquelles on perçoit la ville et le portique ouvert vers le ciel. Travaux de conservation La conservation des structures déterminantes du monument et le traitement relatif des surfaces résulte des techniques actuelles de restauration. Les plafonds à caissons ont été traités avec des produits réversibles incolores et leur finition s'est faite avec de la cire d'abeilles.

Les voûtes ont été teintées avec une vaporisation de produit minéral de couleur gris bleu-gris correspondant au badigeon original révélé par la stratification des vernis (la même couleur a été employée pour la fine couche de peinture du nouveau «caissonnage» du deuxième étage, de façon à obtenir une lecture cohérente des «ciels» du dispositif des arcades). La couleur kaki des façades exigée pour des raisons d'intégration au quartier n'entre pas dans le discours chromatique de la galerie de peinture. Les parois du dispositif d'arcades sont badigeonnées en gris-blanc et les parois des salles en blanc cassé pour servir de fond neutre aux expositions. Travaux de remplacement ou de transformation L'organisation de détail et l'expression formelle consécutive est intrinsèque à la nature de l'intervention, et elle explicite avec cohérence la diversité entre intervention de conservation ou de transformation, toujours avec le souci d'interférence minimale sur les structures déjà existantes, en évitant leur camouflage. Nous avons choisi deux matériaux, le bois et le fer, profilés l'un avec le triangle et l'autre l'angle droit de façon à créer une «famille» de détails intégrés avec discrétion dans le contexte dominant du monument, mais immédiatement reconnaissables comme produits de notre temps: - L'encadrement noir en fer des ouvertures de circulation intérieure, qui, avec la striure orientée des sols, rend le parcours d'exposition immédiatement repérable. - Le profilement des éléments de bois est toujours basé sur le triangle: portes, fenêtres, claustras, petits socles. Le dessin des huisseries extérieures est basé sur la reprise du type de fenêtre préexistant qui se prêtait mieux à la restitution modulaire des diverses variantes de subdivision en petits carreaux, considérant des techniques actuelles (épaisseurs minimales des châssis pour les verres doubles). Le détail subséquent de profilement émoussé est proposé pour réduire au minimum l'impact des châssis en recherchant la minceur des cadres préexistants pour les verres simples. Les portes vitrées donnant accès aux salles sont organisées sur le même principe de division en petits carreaux et de profilement des fenêtres. - La proposition nouvelle des claustras intérieurs (les anciens n'étaient plus récupérables, tant à cause de leur dépérissement naturel qu'à cause de leur caractère fonctionnellement inadapté) répond à l'exigence de contenir les portiques dans le dispositif spatial prioritaire en séparant discrètement les «appendices» de service (monte-charges, WC) pour éviter les interférences dans la perception élémentaire du parcours d'exposition. - Le sol coulé des portiques a été proposé comme une interprétation des vieux pavés complètement déchaussés, la dimension longitudinale a été obtenue en insérant des listels de granit. Cela souligne aussi cette structuration architectonique et fonctionnelle des espaces. - Pour les nouvelles huisseries (fenêtres, portes, claustras intérieures, on a opté pour un blanchiment en couche mince avec une laque transparente visant à obtenir un double effet : perception d'une teinte unie et blanche à distance (image de la peinture opaque à distance) et perception de la transparence du matériau lors de l'observation de détail. Equipements Si l'organisation des équipements est déterminée par les caractères techniques spécifiques, l'on a toutefois opté pour la solution qui interfère le moins possible sur la structure du monument, une distribution avec deux colonnes verticales engagées dans deux canaux de cheminées désaffectés, dont les branchements horizontaux utilisent les interstices du nouveau revêtement de sols. Le choix des systèmes d'éclairage, déterminé logiquement par les exigences de l'éclairagisme de la galerie de peinture a été aussi conditionné par la recherche de la meilleure diminution d'interférences des corps lumineux et de leurs supports dans la lecture des plafonds à caissons.

Ouvrages extérieurs Dans le complexe de la pinacothèque le jardin de Casa Rusca constitue un secteur de l'espace d'exposition indispensable à la mise en place d'expositions de sculpture, ou pour d'autres «performances» artistiques de plein air. La restructuration actuelle de l'édifice a mis en évidence, grâce à l'achèvement de l'axe de passage Piazza S. Antonio - Cour - Jardin, l'intégration effective du jardin à l'espace muséographique central (perception et liaison immédiates). Actuellement le jardin est délimité par des bâtiments, des murs d'enceinte, et des fermetures diverses, qui par le caractère hétérogène de leurs dimensions et structurels donnent un cadre non qualifié, tant à la fonction d'exposition que pour celle d'encadrement naturel du bâtiment. Relativement à des caractéristiques d'environnement des autres espaces (intérieurs, portique, cour) nous avons remarqué la nécessité de créer un contexte de végétation qui, en regard de la masse des murs des alentours, ne pouvait se réduire à la surface horizontale du gazon. En reprenant la situation d'auparavant, où les murs du jardin étaient en partie couverts de plantes grimpantes, nous avons proposé la mise en place d'une corniche végétale verticale, montée jusqu'au point où elle annulerait les inégalités du profil désordonné des murs du périmètre.

Aussenanlagen L'intérêt technique de ce travail est celui de construire peut-être l'unique possibilité de recomposition d'un cadre unitaire sans tomber dans les problématiques de voisinage inhérentes aux constructions limitrophes. Les ouvertures dirigées vers la Piazzetta del l'Ospedale et de la Via S. Antonio, qui constituent les endroits de liaison et de perception avec l'extérieur ont été obturés avec des portails dont la structure en claire-voie dense a été conçue pour répondre simultanément à la double exigence d'intimité d'environnement et d'affirmation de l'individualité du contenu face à l'extérieur: effet de clôture vu de loin, et de transparence de près. Les exigences d'environnement réclamées pour l'espace d'exposition extérieur sont justement acquises par l'intimité redonnée au jardin par les claires-voies qui cachent la déplaisante perception visuelle et phonique des véhicules traversant le quartier et stationnant dans les emplacements de parcage sur les deux petites places. Pour adapter le grand portail d'entrée aux exigences de la galerie de peinture nous avons repris le concept développé par les claires-voies, en conservant la double exigence de fermeture-transparence à cause de son évidente analogie avec les autres grilles extérieures. Sur la porte d'entrée la possibilité d'ouvrir et d'entrer, tandis que depuis la place, la structure serrée de la grille aurait reconstitué l'image d'une fermeture donnée par une surface pleine (semblable à celle du grand portail d'origine) et donc sans interférer dans la lecture habituelle de l'ensemble de la façade ou dans la lecture du décor baroque de la corniche en pierre et du balcon d'en dessus.

A cause de l'exigence majeure de fermeture contre les courants d'air et le bruit, ce portail devait être vitré depuis l'intérieur. Le fait de proposer à nouveau la même expression formelle employée pour les autres portails se réclame de l'exigence de reconnaissance immédiate de la galerie de peinture à cause de l'uniformité de langage exprimée dans tous les éléments de liaison/séparation avec le domaine public. Toutefois le grand portail que nous avons prévu en est resté au stade du projet. Les grillages extérieurs, comme tous les autres éléments de métal (châssis, balustrades, mains-courantes, parapets) sont vernis en noir-anthracite métallisé.

Salle d'expositions, expositions temporaires et collections permanentes; cour, jardin et balcon, exposition de sculptures; dépôt de cadres; réception, vidéothèque, bureaux. Ausstellungssaal, vorübergehende Ausstellungen und permanente Sammlungen; Hof, Garten und Balkon, Ausstellung von Skulpturen; Rahmenmagazin ; Empfang, Videothek, Büros. Caractéristiques / Daten Volume SIA / Kubus nach SIA Surface du terrain / Grundfläche Surface bâtie / Überbaute Fläche Surface brute / Geschossfläche Surface utile / Nutzfläche Prix au m3 / Kubikmeterpreis Prix total / Gesamtkosten Frais secondaires-décoration / Nebenkosten-Dekoration Bibliographie Architecture Suisse N° 95 Décembre 1990