Le Musée de Beimont En 1962, l'Atelier 5 de Berne conçoit l'architecture d'un bâtiment qui se veut proche des conceptions de Le Corbusier. Erwin Fritz, Samuel Gerber, Rolf Hesterberg, Hans Hostettler et Alfredo Fini en dessinent les plans. Situé à Belmont-sur-Lausanne, il se devra d'être un musée d'art terminé pour l'Expo nationale de 1964. Alors que le gros œuvre était presque achevé, le sort en décida autrement et les travaux seront suspendus pour des circonstances imprévisibles, non imputables à l'Atelier 5. Depuis lors, ce lieu semblant abandonné nous apparut comme une forteresse dérisoire, une arche chargée de valeur poétique. Aussi ce n'est que vingt-cinq ans plus tard, sous la houlette du bureau d'architecture J. Surchat, à La Tour-de-Peilz, que l'édifice est terminé, mais non sans avoir transformé les plans initiaux, ce que nous regrettons vu l'intérêt qu'avait cette architecture, même sans sa forme aboutie.
Caipliœs de la présence buissonnière d'une oeuvre inachevée, ruines en devenir, point de remontre du cétenirinisme et de la liberté, d'une famé de création volontariste et de la fatalité, ce lieu rare, où 25 ans durant la rature a fait œuvre d'art involontaire, livré au tarps ce grand sculpteur impénitent, et aux gestes souvent aléatoires et subversifs de visiteurs imprévus, s'est tiré en splendeur sauvagp. Nous regret tons sa disparition came celle de nos jeunes années. Il les a subjugués, oaox qui par leurs traces et leurs empreintes, voulaient s'emparer de lui. Béton désarmé dont Chrcros a décroisé les fers, "théâtre" incui offert aux forces naturelles triaiphant de l'cuvragp h-main, sjnphcnie extraie du jeu des plans et des volumes d'une architecture singulière et inutile, associée à la fantaisie végptale. Murs burinés et moussus, marqués par l'encre de la nuit et la manoire des arbres. N'aurions-nous abordé qu'une île qui se délitait aussi inexorablement que la banquise dans les flots gelés du bout du voyage ? Territoire d'élection du sort, objet de transport, prétexte à des projections subjectives, n'était-elle qu'un reflet de l'imaginaire, perceptible à la fois dans l'espace et le temps, qu'un rappel de notre vaine et dérisoire aspiration vers l'éternité ? Les mruients se succèdent came les homes qui les cnt élevés, œs homes encore plus chancelants que les pierres qu'ils cnt édifiées... (libres et lunières fugitives, capturées par l'cbjectif sensible de Guy Veraguth, vous antiruerez à entretenir notre nostalgie... Bernard Ramella
Brochure «Le Musée sauvage» Guy Veraguth, photographe Rue de l'Ale 30 1003 Lausanne Tél. 021/312 57 35 Fr. 20.—